« Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci »
Voilà Pierō, musicien lunaire et exact, à la voix de météore et dont le meilleur ami est un piano blanc. Dans une vie parallèle, il compose pour le groupe Catastrophe (label Tricatel) qu’il a co-fondé. On le connait pour sa malice scénique, empruntant au théâtre et à la danse (après une formation de piano classique à Londres, il est passé par le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique). On le retient surtout pour sa grâce. Dans la vie de Pierō, il est auteur, compositeur, interprète et visionnaire d’une musique sensible et précise. Pour travailler, il s’inspire de tout : une ombre sur le trottoir, la langue des signes, la joue d’une boulangère. Tout ça se retrouve dans des chansons poétique et moderne qu’il jette sur TikTok et Instagram, comme des cailloux dans le feu. Le ō final de son nom dit la ligne d’équilibriste de ses morceaux, droits mais vulnérables, en prise avec le monde actuel. Pierō compose en funambule, une musique toujours à la lisière. Entre le passé et le futur, le réel et l’irréel, la mélancolie et l’humour. Entre Barbara et Sufjan Stevens, Léo Ferré et Frank Ocean, il prend soin des mots et sait rendre les machines sensibles. De compositions en compositions (un premier EP à venir, une comédie musicale commandée par France Musique), de concerts en concerts (au Midi Festival, aux Trois Baudets à Paris ou encore à l'Hyper Weekend Festival de Radio France) comme on pose des pierres il avance, indépendant mais poreux, sur cette ligne fragile qu’on appelle aussi la justesse.
Dans cet EP inaugural, sobrement intitulé « Yolo », Pierō s’est entouré de partenaires rares et précieux : le producteur et mixeur Clément Roussel, compagnon de route de November Ultra, le photographe Antoine Hénault, prix de la fondation PICTO, le vidéaste Martin Schrepel, jeune et virtuose.
Crédit photo : Antoine Hénault
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