En entrant dans cette gare ce 31 mars 1956, qui aurait pu imaginer qu’un jour je me mettrais à l’écriture. Moi, fils d’immigrés espagnols que l’on avait arraché aux bras d’une grand-mère aimante ainsi qu’à une pauvreté presque miséreuse.
Ce père qui m’emmenait dans un pays dont je ne connaissais ni la langue ni les coutumes.
Me faire quitter ces rues en terre battue poussiéreuses mais remplies de soleil pour des rues pavées froides et humides.
Ce père qui s’était laissé emporter dans ce tourbillon d’immigrés à la recherche d’une vie meilleure en emportant avec lui femme et enfants, les arrachant à ce quartier de Barcelone où la misère était de mise.
Ce père autoritaire, obstiné, contradictoire, entêté, qui manquait d’amour et d’humour et une mère qui était capable de vous faire croire que vous étiez la huitième merveille du monde pour quelques pièces de monnaie.
Je suis allé fouiller au plus profond des tiroirs de ma mémoire à la recherche de ce petit garçon, qui cherche toujours la définition du mot famille tendresse et amour.
José Marquez
José Marquez est né le 28 décembre 1950 à Barcelone dans un quartier populaire de Barcelone
Le 31 mars 1956 il arrive à Lyon gare de Perrache. Déjà là, il voulait être serveur, métier qu’il fera difficilement à cause d’un père qui s’y refusait. Mais lui têtu et obstiné parviendra à faire ce métier durant cinquante-quatre ans et comme il s’amuse à dire « ce n’est pas moi qui ai choisit le métier c’est le métier qui m’a choisi »
À 68 ans il se met devant son clavier et 15 mois plus tard il met le mot fin sur « Les tiroirs de ma mémoire » qui pour lui sera une véritable thérapie.
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